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J'ai tant rêvé de toi - Robert Desnos
J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m'est chère?J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués
En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.
J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps
Sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l'amour et toi, la seule
qui compte aujourd'hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'a être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.Robert Desnos 1900-1945
Les belles sculptures qui accompagnent ce poème sont de Olivier de Cuenca.
Vous accéderez à son site en cliquant sur son nom. Cela vaut la peine, d'aller admirer ses oeuvres inspirées du couple et de l'enfant, n'hésitez pas.
Tags : ton, tant, reve, ombre, fantome
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Commentaires
j'ai du mal à me laisser prendre par les poèmes lus sur écran... des sculptures toutes en rondeur, pas comme la vie!
Pourquoi nous ne sommes pas tous capables d'exprimer ainsi l'amour...!!!!!
Je dis toujours qu'il faut lire la poésie à voix haute...
Bonne nuit Bénissa
J'ai longuement regarder les sculptures! Elles sont sublimes! Je garde l'artiste pour Hypermediadisc! Merci!
C'est étrange, je connaissais une autre version de ce poème, et du coup, je ne sais pas laquelle est la bonne, ou s'il y en a eu plusieurs (ce qui est possible aussi) :
J'ai rêvé tellement fort de toi,
J'ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre,
Qu'il ne me reste plus rien de toi.
Il me reste d'être l'ombre parmi les ombres,
D'être cent fois plus ombre que l'ombre,
D'être l'ombre qui viendra et reviendra
Dans ta vie ensoleillée.
C'est formidable ! Tu sais tout de Desnos dis-moi !! Merci beaucoup pour la précision Benissa, et bonne journée (et remerci également pour les musées :))
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Très beau poème!! Bisous