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    Pour rester dans le domaine de la Russie, voici une oeuvre de Dostoïevski.

    Un livre que j'ai lu lorsque j'étais en 3°.

    "Souvenirs de la Maison des Morts", édition de 1936, qui a du être emprunté à la bibliothèque de la ville d'Oujda au Maroc où j'ai vécu 7 ans.

     

    En témoigne un tampon de cette bibliothèque sur la page titre du livre et sur laquelle un lecteur avait écrit une note personnelle expliquant l'origine de l'écriture de ce livre.

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    Voici la note:

    "Après les révolutions de 1848, Nicolas 1er tenant l'instruction pour mère d'idées subversives et les gens instruits pour gens peu dociles limita à 300 le nombre des étudiants que pourrait recevoir chacune des Universités Russes.

    En 1849 à St Pétersbourg, la police découvrait un groupe de jeunes gens qui se réunissaient pour lire en commun les livres révolutionnaires venus d'Europe. Ils furent arrêtés, poursuivis pour complot, 21 furent condamnés à mort. Au moment de l'exécution, la peine fut commuée en celle du bagne en Sibérie. Dostoïevski, l'un des condamnés devait par la suite compter parmi les plus illustres romanciers d'Europe."

    Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski avait 28 ans et passa ainsi plus de 4 ans dans un bagne de Sibérie.

    Souvenirs de la maison des morts n'est pas une histoire qui se résume, ce n'est pas non plus un journal tenu pendant ce séjour en captivité, c'est juste le récit d'un bagnard parmi d'autres qui décrit la vie au bagne, non en tant qu'observateur, mais en tant que véritable bagnard lui-même.

    Et le bagne, c'est le froid, la faim, les travaux forcés, la violence brutale, la bêtise humaine, les humiliations subies; on peut y mourir à cause des conditions déplorables mais on n'y est cependant que de passage  pour la durée de sa condamnation.

    Dostoïevski va vivre, dans la promiscuité la plus sordide, 4 années  en compagnie de prisonniers de droit commun, de voleurs, d'assassins. Et dans ce monde clos, où ce qui lui manquera le plus cruellement est la possibilité d'être seul au moins de temps en temps, il va pouvoir observer la mesquinerie humaine, la délation, la vengeance, le sadisme de certains détenus et d'autres souffre-douleurs permanents.

    S'il n'était pas riche, Dostoïevski était instruit et il raconte comment les bagnards haïssent les nobles mais également les intellectuels et les tiennent à l'écart.

    La vie au bagne est très organisée et beaucoup de bagnards n'imaginent pas de vivre ailleurs.

    L'auteur estima par la suite que cette expérience lui avait certainement TOUT appris. Et, les personnages qu'il y rencontra ont sans doute inspiré les héros de quelques romans suivants comme "Crime et Châtiment", "Les Frères Karmazov", ou "l'Idiot".

    "Oui, l'homme a la vie dure ! Un être qui s'habitue à tout. Voilà, je pense, la meilleure définition qu'on puisse donner de l'homme." F. Dostoïevski

    Si la lecture de ce livre très fort vous intéresse, il peut être téléchargé sur le site de l'Université du Québec.

     


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