• Les trois portes (suite et fin)

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    5.jpgA peine arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut "ACCEPTE LES AUTRES".

    Tout autour de lui il reconnut les personnes qu’il avait côtoyées dans sa vie ; celles qu’il avait aimées comme celles qu’il avait détestées. Celles qu’il avait soutenues et celles qu’il avait combattues.

    Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l’avait tellement gêné et contre quoi il s’était battu.

    Il rencontra à nouveau le Vieux Sage. "Qu’as-tu appris sur le chemin ?" demanda ce dernier.

    "J’ai appris, répondit le Prince, qu’en étant en accord avec moi-même, je n’avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d’eux. J’ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement."

    "C’est bien" dit le Vieux Sage. C’est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte".

    Arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut "ACCEPTE LE MONDE". Curieux, se dit-il, que je n’aie pas vu cette inscription la première fois.

    Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu’il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l’éclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. C’était pourtant le même monde qu’autrefois. Etait-ce le monde qui avait changé ou son regard ?

    Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : "Qu’as-tu appris sur le chemin ?"

    "J’ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n’est ni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c’est tout. Ce n’était pas le monde qui me troublait, mais l’idée que je m’en faisais. J’ai appris à l’accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement."

    "C’est la troisième Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde."

    Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l’habita.

    "Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence".

    Et le Vieil Homme disparut.

     

        

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 29 Juin 2010 à 08:28
    dalinele

    regard sur le monde... bien sûr... je te souhaite une bonne journée. 

    2
    Mardi 29 Juin 2010 à 10:12
    eva baila

    j'adore cette histoire que je ne connaissais pas...

    Cependant, comment faire pour accepter la violence du monde ? C'est elle qui suscite ma violence à moi... Un tel détachement ne peut se faire que si l'on a franchi la porte de la mort... Une fois de l'autre côté, il est un peu tard pour vouloir se changer soi-même et changer le monde... (Voilà ce que j'aurais répondu au Sage !!)

    3
    Mardi 29 Juin 2010 à 20:44
    sandrasbz

    Bonsoir,

     

    Une belle conclusion pour ce conte philosophique. Je l'ai beaucoup aimé.

     

    Gros bisous à toi et bonne soirée,

     

    Sandra

    4
    Mercredi 30 Juin 2010 à 03:05
    mediadisc

    Merci!

    5
    Jeudi 1er Juillet 2010 à 19:56
    philae

    merci pour la belle histoire et les superbes portes

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