• Poésie alicantine: Temoignage exceptionnel - Francesca Aguirre

    J'ai toujours vécu au bord de la mer, hormis les 4 années que j'ai passées à Meknès au Maroc.

    Mais, les immenses plages blondes pourtant lumineuses de la Côte d'Opale, sont bordées d'une mer trop grise qui s'enfuit loin du rivage à chaque marée basse.

    Je rêve du bleu de la Méditerranée...

    Poésie alicantine: Temoignage exceptionnel - Francesca Aguirre

    Testigo de excepción 

     Un mar, un mar es lo que necesito. 

    Un mar y no otra cosa, no otra cosa. 

    Lo demás es pequeño, insuficiente, pobre. 

    Un mar, un mar es lo que necesito. 

    No una montaña, un río, un cielo. 

    No. Nada, nada, 

    únicamente un mar. 

    Tampoco quiero flores, manos, 

    ni un corazón que me consuele. 

    No quiero un corazón 

    a cambio de otro corazón. 

    No quiero que me hablen de amor 

    a cambio del amor. 

    Yo sólo quiero un mar: 

    yo sólo necesito un mar. 

    Un agua de distancia, 

    un agua que no escape, 

    un agua misericordiosa 

    en que lavar mi corazón 

    y dejarlo a su orilla 

    para que sea empujado por sus olas, 

    lamido por su lengua de sal 

    que cicatriza heridas. 

    Un mar, un mar del que ser cómplice. 

    Un mar al que contarle todo. 

    Un mar, creedme, necesito un mar, 

    un mar donde llorar a mares 

    y que nadie lo note. 

     

    Francesca AGUIRRE

    Témoignage d'exception

    Une mer, une mer est ce dont j'ai besoin.

    Une mer et rien d'autre, rien d'autre.

    Le reste est petit, insuffisant, pauvre.

    Une mer, une mer est ce dont j'ai besoin.

    Pas une montagne, un fleuve, un ciel.

    Non. Rien, rien,

    uniquement une mer.

    Je ne veux pas de fleurs, de mains,

    ni un cœur pour me consoler.

    Je ne veux pas un cœur

    en échange d'un autre coeur.

    Je ne veux pas que l’on me parle d'amour

    en échange de l'amour.

    Je veux juste une mer:

    J'ai juste besoin d'une mer.

    Une eau à distance,

    une eau qui ne s’enfuit pas,

    une eau miséricordieuse

    dans laquelle laver mon coeur

    et le laisser sur son rivage

    pour qu’il soit  poussé par ses vagues,

    léché par sa langue salée

    qui cicatrise les plaies.

    Une mer, une mer de qui être complice.

    Une mer à qui tout raconter.

    Une mer, croyez-moi, j'ai besoin d'une mer

    une mer où pleurer à chaudes larmes

    et que personne ne le remarque.

     

     

       

    Francisca Aguirre voit le jour à Alicante en 1930. Fille du peintre Lorenzo Aguirre et autodidacte, elle est connue dans les cercles culturels sous son surnom, Paca Aguirre. Elle commence à travailler à 15 ans comme standardiste, puis comme secrétaire jusqu'en 1963. Elle lira énormément durant cette période, et fréquentera assidument les débats littéraires de l'Ateneo de Madrid ou du café Gijón. Elle y fera la connaissance d'écrivains tels que José Hierro, Antonio Buero Vallejo ou Gerardo Diego. En 1963, elle épouse le poète Félix Grande avec lequel elle a eu une fille, Guadalupe Grande elle-même poétesse.

    .Puis en 1966, suite à la lecture de Cavafy et Rilke, elle brûle l'intégralité de ce qu'elle avait produit jusque là et se lance dans l'écriture des poèmes qui composeront son recueil « Ítaca ».

    Elle a depuis publié plusieurs livres, lauréats de nombreux prix et traduits en plusieurs langues. De 1971 à 1994, l'année de sa retraite, elle a exercé à l'Institut de la culture hispanique en tant que secrétaire de Luis Rosales.

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