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Samedi poésie: A la faveur de la nuit - R. Desnos
Se glisser dans ton ombre à la faveur de la nuit.
Suivre tes pas, ton ombre à la fenêtre.
Cette ombre à la fenêtre c'est toi, ce n'est pas une autre, c'est toi.
N'ouvre pas cette fenêtre derrière les rideaux de laquelle tu bouges.
Ferme les yeux.
Je voudrais les fermer avec mes lèvres.
Mais la fenêtre s'ouvre et le vent, le vent qui balance bizarrement
la flamme et le drapeau entoure ma fuite de son manteau.
La fenêtre s'ouvre: ce n'est pas toi.
Je le savais bien.
Robert Desnos (A la Mystérieuse, 1926)
Robert Desnos est né le 4 juillet 1900 à Paris. Il est mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie.
Tags : ton, fenetre, ombre, ouvre, desnos
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Commentaires
ça me fait penser tout à la fois à bleumarie, au roman que je viens de lire 'le cosaque et le rossignol) et aux cartes postales de vedettes des années 30/40...
bonjour Benissa
j'aime beaucoup Desnos, sans doute parce qu'il est facile à lire, - belle journée - je t'embrasse
Terribles instants que cette attente "fuyante" dans la mesure où elle est désespérée. Tu traduis avec beaucoup de justesse je trouve le désespoir des proches de victimes des camps de concentration.
Amitiés et belle journée à toi
Qui est cette femme élégante sur la photo? Très attendrissant ce poème. Merci, bon week-end!
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J'adore ce poète, merci pour ce bon moment. Bonne fin de semaine. Bizzzzzzz