• Je viens d'achever la lecture de ce très beau livre.
    Elise Fischer est une romancière doublée d'une journaliste née d'un père lorrain et d'une mère alsacienne.
    Cela a toute son importance lorsque l'on parle de ce livre. 
    En effet, à partir de confidences faites par sa mère sur son lit de mort et de souvenirs écrits dans des carnets intimes, la romancière retrace la vie de cette mère.
    Elise parle donc de Jeanne qui a vécu toute sa petite enfance en Alsace, et qui n'a découvert la véritable identité de ses parents que vers l'âge de 10 ans.
    Jeanne la pauvre petite fille délaissée par sa mère mais qui a été entourée d'amour par les grands parents qui l'ont élevée.
    Jeanne pour qui la vie n'a pas été facile lorsqu'elle a du rejoindre ces parents qu'elle ne connaissaient pas, pour qui elle était une charge alors qu'elle avait un petit frère et une petite soeur plus gâtés qu'elle.
    Jeanne qui a du abandonner tout ce qui l'aidait à vivre: l'amour de son Alsace natale, l'amour de sa grand-mère.
    Jeanne qui a du renoncer à ses rêves, elle qui aimait lire, qui faisait partie des meilleures élèves de son école, qui souhaitait passer des examens pour s'occuper d'enfants.
    Jeanne qui a du travailler trop tôt et dont la vie a été boulversée, par la guerre, par les exigence des autres... 
    Jeanne qui surmontera tout cela sans rien montrer de ses blessures, grâce à une dignité, une force et un humour sans failles.
    Ces pages vont au fond du plus intime, au coeur des secrets de famille, avec leurs non-dits.
    Ce livre parle aussi du rapport mère-fille, et nous renvoient à un chapitre de l'histoire de la condition féminine dans une époque troublée.

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